Lettre à Nicolas Flamel
"Mon très cher Nicolas
Cher Maître!
Comme j'ai eu plaisir à te retrouver quelques instants, quelques heures, quelques jours avant notre départ Jean et moi pour notre Royaume!
Te rendre service, te délivrer des griffes usées de Merlin fut pour moi la plus grande des satisfactions, ne pouvant t'offrir mieux!
Je sais, je retourne le couteau dans la plaie, quel courage ami de m'avoir laissée libre et de m'avoir redonnée à Jean!
tu ne pourras accomplir ton rêve, retrouver ta compagne telle qu'elle fut pour toi dans les temps anciens, lui redonner vie, lui conférer immortalité, retrouver ton intimité, ta joie, tes buts
nous ne pourrons ensemble répondre à ce voeu pieux (quoiqu'irréaliste): réaliser l'éradication totale et définitive de la maladie et de la mort de la planète Terre
je dirais: humainement, nous sommes quittes!
je dirai aussi transcendantalement: merci de m'aimer au point que tu acceptes que je sois pour toujours à un autre
je t'ai donné tant de joies, et c'est réciproque ! lorsque nous travaillons autrefois main dans la main, dans le secret de nos laboratoires "A la fleur de lys"
c'est si loin, vois-tu, mais j'en garde un feu, une joie et une nostalgie indélébile!
je t'envoie quelques-unes de mes larmes dans cette fiole de verre vénitien, verse-les dans la pensine, tu sauras quelles sont mes pensées, tu nous verras aussi Jean et moi le jour de nos noces.
Sais-tu? cette fois, aucun tremblement, ni de terre, ni de mon âme!
je suis SÛRE!
C'est ma véritable destinée, Reine des Hautes Sphères! Ne regrette rien, savant aimé!
Je n'ai pas tout découvert du labyrinthe, mais j'ai toute l'éternité pour cela, j'arriverai au centre, sans conteste
Je te laisse ma rose, tous mes parfums et mes rubans, le rouge surtout, mèle-les, noue-les, accroche-les à ta guitare
je t'envoie l'ultime corde qui me reste, tressée dans la douce crinière de soie de Zor, tend-la lentement, elle produira le son que tu recherches, lorsque je te chantais mes mélopées antiques, cette voix qui te manque tant, je te la donne.
Je sais que sans moi tes jours sont comptés, un jour tu rejoindras ta stèle au musée de Cluny pour ne plus la quitter, c'est la Loi
cependant, tu resteras éternellement dans mon coeur, dans ce don que tu m'as fait et qui fleurira pour tous
des millions de roses bleues sussurant ton nom couvriront nos jardins
remplaceront les chrysanthèmes dorés qui ondulent actuellement sous la brise
notre peuple aime le bleu également
il acceptera le changement avec enthousiasme,
nouvelle reine, nouvelles couleurs, c'est un peu de toi, non?
BEAUCOUP!
quelque part, nul ne meurt
quelque part nul ne vit en vain
et les rêves perdurent
je suis pour toujours unie à toi dans nos rêves, nos espoirs
comme tu m'aimes, je t'aime
A Dieu!
Dame Pernelle
et la fleur, dis et la fleur, raconte-moi son histoire
et la fleur, oui, et la fleur, je t'en parlerai ce soir...
Fleur
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