Zor avait entendu le sifflement familier, c'était celui de son maître, non pas le terrible Zohar, mais le Prince en personne, dont on ne savait jamais quel aspect il revêtrait!

Aujourd'hui il était plutôt grand, et un peu triste. Zor était déçu d'avoir abandonné sa maîtresse, il venait juste de la retrouver pour fuir avec elle les Rescapés, et il en était déjà séparé, par la volonté de celui qui possède toute chose!

Il ne hennit pas, ce qui attrista davantage le Prince qui soupira.

"Tu te languis d'elle tout autant que moi, il faudra nous y faire Zor! J'ai besoin de toi, pour diriger deux égarés vers Historia où se trouvent déjà ThiSBeth et deux de ses nouveaux compagnons, veux-tu bien nous aider? tu retrouveras ta maîtresse, mais il faudra être discret, les animaux ailés ne sont pas chose courante au "MOOC" "

Zor ne savait pas ce qu'était un MOOC, mais il était prêt à tout pour retrouver ThiSBeth. Son poil immaculé redevenait brillant.

Le Prince monta le Pégase déjà fougueux, ils allaient plus vite que le vent, mais moins rapidement que la lumière!

Ils se retrouvèrent en bordure d'une forêt, près d'un bosquet d'arbres, non loin d'un clair ruisseau qui chantait sur ses cailloux, ils étaient parfaitement invisibles et silencieux. Ils observèrent deux personnes, une femme, chasseresse sans doute, armée d'un arc, et un homme, grand, qui gesticulait devant elle au risque de se faire empaler par un tir adroit.

Le Prince claqua la croupe de Zor pour le faire hennir, à l'instant même il disparut, les deux personnes se retournèrent simultanément et découvrirent Zor, immobile, ailes déployées.

- Oh! un "Pégase"! cria Adelheid! magnique spécimen! et elle commença à bander son arme.
- Non, ne le blesse pas! ordonna Martial, c'est l'animal providentiel, l'Hermes, le Messager!

Zor se laissa approcher, il caracolait, se donnant la joie de se faire admirer.

- Comment s'est-il retrouvé ici? est-ce son domaine?
- Il pourrait nous transporter
- S'il n'est pas sauvage...
- Il a l'air d'être à son affaire, ce n'est pas un animal égaré

Jean Martial réussit à se rendre proche et tenta de lui présenter un peu de verdure à bout de bras, Zor l'accepta pour montrer son bon vouloir, l'homme se mit à lui caresser le col, doucement.

- Il n'est pas dangereux!
- Méfiance, disait la femme en avançant obliquement, la flèche dirigée vers le sol, mais prête à remettre en joue au moindre signe suspect.

Zor se tenait calme, disposé à leur servir de monture. C'est ce qu'ils finirent par comprendre.

Alors Adelheid se mit à sourire, pour de "vrai", pour une fois! Magnifique bête qu'on ne tue pas bêtement! Zor fut sensible à ce compliment qu'il était seul à percevoir puisqu'elle n'avait pas parlé!

- En selle, ordonna-t-elle à Martial à qui elle tendit la main après avoir sauté sur Zor.

Quelle agilité! Martial prit place derrière elle, ils étaient prêts au décollage!

Adelheid se cramponait à la crinière sans lacher ses armes, et Martial étreignait Adelheid à la taille, Zor s'en amusait, quel couple!

Le Prince avait programmé sa course, il lui avait donné les azimuts nécessaires.

Le voyage fut court et merveilleux, les passagers qui luttaient pour se maintenir et garder prise, pouvaient voir se dérouler le paysage sous leur monture qui volait tantôt à haute, tantôt à basse altitude. Bois, collines, fleuve, ponts, fermes, maisons, faubourgs, et la ville, des tours, un château et puis comme un "trou noir" et cette arrivée en pleine réunion: deux femmes, un homme, penchés sur un grand livre, scrutant les lignes comme on essaye de percer l'horizon ou de grands mystères.

Zor s'arrêta. Cette arrivée n'était pas passée tout-à-fait inaperçue. Une petite rousse vêtue d'or et de blanc pousait des cris de joie.

- Zor, te voilà revenu! Avec des amis? C'est Zor, mon cheval blanc, que tu es brave Zor! Qui nous amènes-tu?

Adelheid sauta à terre tout en maintenant ses précieuses armes, et Martial se laissa simplement glisser contre le flanc de l'animal, il demeura debout, près de Zor, comme s'il en avait été le maître. ThiSBeth sourit, elle n'éprouvait aucune jalousie. Elle était sûre de son cheval.

- Où sommes-nous? dit Adelheid, omettant de se présenter
- Où? répondit ThiSbeth en riant, mais avec nous! qui êtes-vous?

Adelheid dissimula son anneau sous son autre main jointe, Martial fit un pas en avant, un peu "à la militaire":

- Je suis un voyageur égaré, Martial est mon nom, dit-il un peu solennellement en tendant sa main droite

- Je suis ThiSBeth, je ne pense pas être égarée, ou alors, nous le sommes tous! Je pense que nous sommes exactement où nous devons être, à chaque instant, même si nous ne pouvons nommer ce lieu, ce qui ne saurait tarder si vous nous aidez.

- Je suis Amaelle, et je pense avoir à aider ThiSbeth dans sa quête, nous recherchons les éléments manquant à un objet pour qu'il soit complet. C'est une des conditions de la réussite de sa mission.

- Je suis Jacommo le Pourpre, je pense n'avoir jamais rencontré personne d'entre vous auparavant, mais mon coeur dément fortement ce fait! oui je pense en tous cas que nous avons à faire ensemble ici! peut-être est-ce imminent... Je me trompe? Il dévisageait Adelheid qui n'avait toujours pas ouvert la bouche. Et toi?

- Je suis en fuite et sur mes gardes, je n'ai pas appris à me calmer ces derniers temps.

- Ni à te changer? Je pense que nous avons tous faim, que nous sommes tous fatigués...

- Tu devrais appeler tes anges!

- Ses ... anges?

- Mouais ... je suis très mal placée pour ça! ce n'est pas à moi qu'ils obéissent!

- Tu crois? Je suis sûre qu'ils ne voudraient pas qu'il t'arrive malheur!

C'était presque une menace!

Jacommo prit le grand livre et le mit entre les nouveaux arrivant et leur trio.

- Ce livre peut faire quelque chose pour nous. A condition que quelqu'un nous dise comment on le déchiffre...

 

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AUTEUR: KlairA

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